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SENTIER ARTISTIQUE ET SONS D'EOLE
Didier FERMENT, Bruno TONDELLIER, Patrick MOUCHAGUE
Juillet, août, septembre,col du Parpaillon (05)



Dans la belle vallée de l'Ubaye, en plein coeur des alpes du Sud, se tient le Parcours des fées, un bien beau titre pour une déambulation artistique qui en est à se deuxième édition.




Ce parcours fait lui-même partie d'un dispositif culturel à plusieurs niveaux :

- La préfiguration d'une route jalonnée de haltes dédiées à l'art contemporain,  traversant les Alpes du Sud de Gap à Caraglio (Italie)
- Une résidence d'artistes organisée par l'association Fées d'Hiver.

Cette association gère un magnifique lieu de création artistique situé dans le village de Crévoux, dans lmes Alpes de Haute-Provence.
Outre l'appel à projets alimentant le parcours des fée, Fées d'hiver, sous l'impulsion de l'artiste multimédia Erik Lorré, organise également un festival d'arts numérique Féeries, toujours en relation avec des résidances d'artistes venant travailler in situ.





Le cadre étant posé, venant on à l'installation qui nous intéresse plus particulièrement.
Cette installation est située au sommet du col du Parpaillon, à 2600 m d'altitude, accessible par un chemin de randonnée.
Mais il semble normal, pour une installation éolienne, d'être placée en hauteur, pour bénéficier d'un maximum de vent !
Il s'agit en fait d'un grand orgue éolien de bambou, comme on en rencontre parfois dans des traditions asiatiques, ceux-là même qui ont été, d'après les ethnomusicologues, les ancêtre du khene, l'orgue à bouche laocien.
En résumé, un ensemble d'une dizaine d'orgues éoliens, mâts de bambous que le vent fait chanter par des entailles-biseaux (ci-dessous)




Ecoutez l'orgue des vents



et des cordes tendues sur les mâts dont le chant est amplifié par des résonnateurs (ci-dessous).



Ecoutez, L'orgue des vents



Si l'on voulait jouer au savant organologue, on dirait qu'il s'agit d'instruments
hybrides, utilisant à la fois la techniques des aérophones à biseau (orgues, flutes...) et des cordophones spécifiques que constituent les harpes éoliennes.
Pour constituer un orchestre multiphonique et harmonieux (selon les caprices du vent), un ensemble de mâts chantants est dressé au sommet d'un col, en très étroite relation avec le milieu naturel ambiant, telle une composition land-art sonore. L'instrumentiste sera donc, vous l'avez compris le vent lui-même, les luthiers,  leurs machines achevées, lui ayant laissé une complète liberté d'exécution.
L'installation est visuellement très belle. De plus, malgré l'absence d'examples sonores, on peut imaginer, pour peu que l'on ait déjà entendu sonner une harpe éolienne ou autre instrument excité par le vent, que cet ensemble donne à un espace montagnard d'altitude, souvent assez calme auriculairement ormis justement le vent et quelques rapaces, une dimension sonore exceptionnelle, dépaysant très sensiblement l'oreille. J'avoue que j'aimerais me coucher au centre du dispositif, une nuit, pour écouter le mouvement des sons se déplaçant au dessus de ma tête, au gré des vents.
Ce que je trouve très intéressant ici, c'est d'opérer une véritable métamorphose sonore du paysage, de l'enrichir ponctuellement, jusqu'à ne plus le reconnaître et a en être fasciné. Ce principe de couche, de strate sonore sur-ajouté à un lieu m'intéresse beaucoup. Je pense d'ailleurs prochainement achever la rédaction d'un article depuis longtemps en chantier, et traitant des transformations, jusqu'au processus de métamorphose complète, des paysages naturels ou urbains par l'installation de dispositifs sonores.


Sources photos
site de Didier Ferment



Ecoutez L'orgue des vents


Mais revenons au sujet de cet article. En ce qui concerne les auteurs de cette installation, ils n'en sont pas à leur coup d'essai, 
Didier FERMENT, Bruno TONDELLIER, Patrick MOUCHAGUE ont déjà disposé des orgues éoliens dans d'autres sites (le Puy de Sancy par exemple), et arpenté des festivals consacrés à sa majesté le vent. Si vous allez vous promener sur leurs sites respectifs (cliquez sur leur nom), ce que je ne saurais trop vous conseiller de faire, vous apprendrez quantité de choses sur les cerf-volants, les musiques éoliennes, et même comment fabriquer à peu de frais des machines sonores à vent, car ces créateurs inspirés aiment faire partager leur passion jusqu'au bout.
Si vous êtes de passage cet été sur les montagne de l'Ubaye, n'hésitez pas à gravir le  superbe
col de Parpaillon (pas de routes goudronnée, à pied ou à vélo !) pour aller visiter et surtout écouter l'orgue des fées



PS : Merci à Didier Ferment de m'avoir fait parvenir l'information concernant cet événement.
Si vous aussi vous avez des informations, projets et autres ressources concernant les manifestations consacrées aux arts sonores, n'hésitez pas à me les communiquer, je les relaierai dans la mesure du possible.
De même, tous vos commentaires sont toujours les bienvenus.





Tag(s) : #FESTIVALS