SONS HORS-NORMES
Le domaine des musiques expérimentales est vaste et souvent, comme c'est le cas avec des terminologies couvrants des champs aussi larges, difficile à cerner et à définir.
Le domaine des musiques expérimentales est vaste et souvent, comme c'est le cas avec des terminologies couvrants des champs aussi larges, difficile à cerner et à définir.
Entre musique savante et populaire (idiote ?) , les frontières de ces expérimentations sonores sont assez
floues, et sans-doute est-ce bien ainsi pour laisser du champ libre à l'exploration.
Michael Nyman, lui-même compositeur, a décrit dans un magnifique ouvrage "Experimental Music" paru en version française chez Allia, les recherches de certains grands défricheurs, essentiellement américains. Je conseille vivement la lecture de cet ouvrage à ceux qui voudraient se faire une idée des musiques expérimentales, et comprendre ainsi un peu mieux les courants et styles actuels.
Toutes ces recherches des années 50 à nos jours qui, sans rentrer tout à fait dans les canons de la musique contemporaine ont créa de nouveaux jeux compositionnels où l'aléatoire et le hasard se mêlèrent de la partie, on pensera évidemment à John Cage, où l'on chercha les limites de l'œuvre artistique, jusqu'à parfois la non-œuvre (Dada, Fluxus...), où les nouvelles technologies ouvrirent des voies inédites, où l'on fit de son de tout bois....
Cage, Tudor, Bryars, Cardew, Curran, Lucier, Eno, Marclay, Paik et bien d'autres font partie de ces expérimentateurs qui souvent s'affranchirent des règles et des contraintes en vigueur pour en créer de nouvelles et en exporer leur potentialité sonore. Les courant Dada et Fluxux par exemple, ont recherché les limites de l'art, la désacralisation du concert, de l'instrument, de l'interprète, par des performances et happenings usant d'un art consommé de la provocation.
Les champs d'expérimentation couvrent différentes pratiques, de la compostion "classique" en passant par la performance, l'installation sonore, la lutherie crée pour l'occasion, le traitement sonore en direct, la création radiophonique...
Fricotant parfois avec le scratching, le DJ'ing, les tendances sonores actuelles continuent allègrement, au rythme des technologies numériques, de triturer des sonorités issus entre autre des sons instrumentaux, synthétiques, des performances vocales, bruitistes, concerts laptop à l'aide de logiciel modulaires de traitement de sons en temps réels, des sons de la nature (field recording), ou des samples tirés de moult média pour être retricotés et traités (maltraités) ensemble.
Les écoles noisy, bruitistes, les pratiques low-fi, 8 bit, circuit bending, le field recording trouvent aussi leur place dans ce joyeux délire sonore, entre dance, studios, support numérique, internet et création radiophonique. Une véritable caverne d'Ali-Baba !
Pour autant, ces musiques ou expériences sonores, parfois limites, extrèmes, issues pour beaucoup de mouvements underground, ne sont forcémment accessibles à toutes les oreilles. Tout d'abord, ces dernières (les oreilles) doivent être déjà quelques peu sensibilisées aux courants contemporains, aux aléas de l'improvisation, aux pertes de repères formelles, aux stridences souvent violentes des sons torturés et déformés à outrance. Ici, c'est souvent la matière sonore, la texture, le grain, le timbre qui priment, bien que je me garderais de généraliser, certains créateurs construisent des formes sonores encore très identifiables dans leur structure.
L'autre raison de la méconnaissance de ces courants est lié à leur propre mode de diffusion. Très souvent comme je l'ai déjà dis ces pratiques sont issues de mouvements undergroud, et il fallait connaître les lieux, les hangards, les caves et autres endroits généralement hors lieu de concert "classique", donc être déjà initié pour y avoir accès. Sachant que chaque courant tissant ses propres réseaux, il était difficile, et cela le reste certainement aujourd'hui, d'avoir une vue globale sur l'ensemble de la production.
Si quelques labels et boutiques se sont spécialisés dans l'édition et la diffusion de ces ovnis sonores et musicaux, dans les grandes villes en tous cas, cela n'a pas suffi à faire de ces musiques expérimentales des genres grand public. D'ailleurs je pense que ni les compositeurs ni les publics n'ont vraiment cherché cela.
Aujourd'hui, les festivals "sonores et numériques" brassent ces courants, entre concerts-performances, installations et dance-floor, contribuant un peu plus encore à brouiller les pistes et les tentatives de classement de ces champs musicaux entre savant et populaire.
Mais aujourd'hui internet et bien installé. Et c'est souvent lui qui, à défaut de démocratiser largement les musiques expérimentales, en rend, pour l'oreille curieuse, de nonbreux champs accessibles. De plus, la mise à disposition libre, non commerciale, mais néanmoins en respect du droit d'auteur type Créative Commons, favorise l'acces à une multitude de créations online. Reste à chacun, et ce n'est pas une mince affaire, d'y trier le bon grain de l'ivraie.
N'ayant pas la prétention de refaire ici l'historique des courants expérimentaux, électro, minimalistes, indus, noisy, ambiant... d'autres l'ont fait mieux que je ne le ferais, et l'écoute prévalant souvent à de grands discours, voici quelques site où de nombreuses heures d'expérimentation sonores sont accessibles. ces dernières sont compilées thématiquement, ou par coups de cœur, en fonction de l'actualité, et parfois très bien commentées (en anglais généralement).
Si l'oreille vous en dit, aller fureter dans les méandres des musiques expérimentales et créations sonores de tout crin.
- LIVE CONSTRUCTION (archives sonores Colombia)
- FURTHERNOISE (Expériences tous azimut)
- DISQUIET (ambiant, électro)
- OMHWORK (coups de cœur, en français)
- UBU WEB (Des sons par milliers)
- FREE MUSIC ARCHIVE
Et bien d'autres à découvrir de clic en clic...
Michael Nyman, lui-même compositeur, a décrit dans un magnifique ouvrage "Experimental Music" paru en version française chez Allia, les recherches de certains grands défricheurs, essentiellement américains. Je conseille vivement la lecture de cet ouvrage à ceux qui voudraient se faire une idée des musiques expérimentales, et comprendre ainsi un peu mieux les courants et styles actuels.
Toutes ces recherches des années 50 à nos jours qui, sans rentrer tout à fait dans les canons de la musique contemporaine ont créa de nouveaux jeux compositionnels où l'aléatoire et le hasard se mêlèrent de la partie, on pensera évidemment à John Cage, où l'on chercha les limites de l'œuvre artistique, jusqu'à parfois la non-œuvre (Dada, Fluxus...), où les nouvelles technologies ouvrirent des voies inédites, où l'on fit de son de tout bois....
Cage, Tudor, Bryars, Cardew, Curran, Lucier, Eno, Marclay, Paik et bien d'autres font partie de ces expérimentateurs qui souvent s'affranchirent des règles et des contraintes en vigueur pour en créer de nouvelles et en exporer leur potentialité sonore. Les courant Dada et Fluxux par exemple, ont recherché les limites de l'art, la désacralisation du concert, de l'instrument, de l'interprète, par des performances et happenings usant d'un art consommé de la provocation.
Les champs d'expérimentation couvrent différentes pratiques, de la compostion "classique" en passant par la performance, l'installation sonore, la lutherie crée pour l'occasion, le traitement sonore en direct, la création radiophonique...
Fricotant parfois avec le scratching, le DJ'ing, les tendances sonores actuelles continuent allègrement, au rythme des technologies numériques, de triturer des sonorités issus entre autre des sons instrumentaux, synthétiques, des performances vocales, bruitistes, concerts laptop à l'aide de logiciel modulaires de traitement de sons en temps réels, des sons de la nature (field recording), ou des samples tirés de moult média pour être retricotés et traités (maltraités) ensemble.
Les écoles noisy, bruitistes, les pratiques low-fi, 8 bit, circuit bending, le field recording trouvent aussi leur place dans ce joyeux délire sonore, entre dance, studios, support numérique, internet et création radiophonique. Une véritable caverne d'Ali-Baba !
Pour autant, ces musiques ou expériences sonores, parfois limites, extrèmes, issues pour beaucoup de mouvements underground, ne sont forcémment accessibles à toutes les oreilles. Tout d'abord, ces dernières (les oreilles) doivent être déjà quelques peu sensibilisées aux courants contemporains, aux aléas de l'improvisation, aux pertes de repères formelles, aux stridences souvent violentes des sons torturés et déformés à outrance. Ici, c'est souvent la matière sonore, la texture, le grain, le timbre qui priment, bien que je me garderais de généraliser, certains créateurs construisent des formes sonores encore très identifiables dans leur structure.
L'autre raison de la méconnaissance de ces courants est lié à leur propre mode de diffusion. Très souvent comme je l'ai déjà dis ces pratiques sont issues de mouvements undergroud, et il fallait connaître les lieux, les hangards, les caves et autres endroits généralement hors lieu de concert "classique", donc être déjà initié pour y avoir accès. Sachant que chaque courant tissant ses propres réseaux, il était difficile, et cela le reste certainement aujourd'hui, d'avoir une vue globale sur l'ensemble de la production.
Si quelques labels et boutiques se sont spécialisés dans l'édition et la diffusion de ces ovnis sonores et musicaux, dans les grandes villes en tous cas, cela n'a pas suffi à faire de ces musiques expérimentales des genres grand public. D'ailleurs je pense que ni les compositeurs ni les publics n'ont vraiment cherché cela.
Aujourd'hui, les festivals "sonores et numériques" brassent ces courants, entre concerts-performances, installations et dance-floor, contribuant un peu plus encore à brouiller les pistes et les tentatives de classement de ces champs musicaux entre savant et populaire.
Mais aujourd'hui internet et bien installé. Et c'est souvent lui qui, à défaut de démocratiser largement les musiques expérimentales, en rend, pour l'oreille curieuse, de nonbreux champs accessibles. De plus, la mise à disposition libre, non commerciale, mais néanmoins en respect du droit d'auteur type Créative Commons, favorise l'acces à une multitude de créations online. Reste à chacun, et ce n'est pas une mince affaire, d'y trier le bon grain de l'ivraie.
N'ayant pas la prétention de refaire ici l'historique des courants expérimentaux, électro, minimalistes, indus, noisy, ambiant... d'autres l'ont fait mieux que je ne le ferais, et l'écoute prévalant souvent à de grands discours, voici quelques site où de nombreuses heures d'expérimentation sonores sont accessibles. ces dernières sont compilées thématiquement, ou par coups de cœur, en fonction de l'actualité, et parfois très bien commentées (en anglais généralement).
Si l'oreille vous en dit, aller fureter dans les méandres des musiques expérimentales et créations sonores de tout crin.
- LIVE CONSTRUCTION (archives sonores Colombia)
- FURTHERNOISE (Expériences tous azimut)
- DISQUIET (ambiant, électro)
- OMHWORK (coups de cœur, en français)
- UBU WEB (Des sons par milliers)
- FREE MUSIC ARCHIVE
Et bien d'autres à découvrir de clic en clic...