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La Toile qui donne de
La Voix et de la Visibilité
aux Arts Sonores




Il n'y a pas si longtemps de cela, trouver une information concernant les plasticiens sonores, ou en tous cas ceux qui utilisent le média son, savoir où se produisaient le collectif underground que l'on aime tant, où sévissaient les performeurs trublions adorés de la poésie sonore, était une véritable gagure. Souvent,  les rencontrer, et surtout rencontrer leurs pratiques artistiques, relevait d'un pur fait du hasard, ou du fait de disposer d'un réseau d'informateurs efficaces.
Et plus encore, trouver des renseignement sur le Circuit bending, les mouvances phonographistes, l'écologie sonore, le soundwalking ou la lutherie expérimentale demandait des stratégies de recherches qui relevaient du parcours du combattant (sans armes soniques pour autant). Ainsi, tout documentaliste, chercheur ou simple curieux qui s'aventurait au-delà de l'histoire de Karajan et Johnny Halliday, était contraint de ratisser au peigne fin, façon archéologue du futur sonore, des terrains quasiment vierges, très peu renseignés, pour en extraire quelques informations utiles et exploitables.
Puis, internet arriva ! Et avec lui Les Googles et consoeurs, très pointus dans l'indexation et la recherche d'informations.
Et depuis, tous changea. A condition tout de même de savoir trier a minima le bon grain de l'ivraie, de ne pas prendre les nombreuses vessies (sonores ?) pour des lanternes, de ne pas avaler trop des couleuvres qui se seraient glissées subreptissement dans les grands flux difficilement controlables de l'information numérique.
C'est en tout cas sur cette toile, vecteur et support, que s'installèrent, pour la plus grande joie des allumés de la feuille, des défricheurs d'espaces sonores, des défendeurs de nouveaux horizons auriculaires, des bricophonistes de tous crin, des espaces d'information, des ressources en ligne, de nouveaux terrains de diffusion et de réflexion.
Bien des artistes sonores se sentirent de fait moins isolés, on peut en tous cas l'espérer. Il y avait donc d'autres personnes, parfois près de chez eux, ou à l'autre bout du monde, qui partagaient leurs préoccupations. Il existait des luthiers qui oeuvraient, avec leur savoir-faire propre, sur des terrains similaires. Et tel universitaire  avait donc réfléchi sur un sujet qui les préoccupait, avec une approche personnelle, parfois très complémentaire à la leur.
Bien sûr, je brosse là un portait quelque peu stéréotypé, à grand traits quelque peu forçis. Les réseaux de chercheurs et d'artistes n'ont pas attendu l'avénement d'internet pour échanger, pour collaborer, pour se renseigner sur ce que faisait l'autre.
Il n'empêche que la circulation d'informations via les tuyaux du net a accéléré l'accès aux informations, et changé de façon significative les modalités de recherches et de traitement, et la vision globale, que l'on pouvait avoir d'un secteur artistique, surtout si ce dernier étendait ses racines vers de nombreuses pratiques, tout en restant encore un domaine émergent.
Le multimédia s'installant progressivement sur nos "écrans bibliothèques virtuelles", on a pu non seulement lire une description d'une oeuvre sonore, ou le texte d'intention qui a précédé sa réalisation, la critique du journaliste, mais aussi en voir des images, des vidéos, les écouter toutes ou parties. Ces nouvelles approches à distance, même très réductrices par rapport au fait de se frotter à l'oeuvre physiquement, je parle là des oeuvres plasticiennes et non pas de celles issues du net-art, ont permis de se faire une idée plus précise du potentiel créatif, et ont joué, pour moi en tout cas, le rôle d'incitatrices pour aller voir de plus près les oeuvres présentées sur des sites internet, rencontrer les artistes
Les bibliographies, discographies, monographies, biographies, et autres "phies" constituant un immense grenier de ressources écrites, sont devenues pour beaucoup, accessibles en quelques clics. Il convient cependant de posséder quelques outils, méthodes et autres préalables pour naviguer efficacement sur cette mer de données dans laquelle on peut facilement se noyer, ou dévier de son chemin initial.
Par exemple, derrière ce simple site "Des Arts sonnants", se cache une base de données de quelques milliers de ressources concernant les artistes et collectifs, oeuvres, lieux de création, de diffusion de production, colloques et symposium, rencontres, festivals, musées et galleries, sites ressources, écrits en tous genres... petit grenier "in progress" qui alimente autant qu'il le peut mes travaux et autres sites...
Le collectage et le tri de ces ressources ont bien entendu été grandement facilités pour le développement d'internet.
Mais c'est n'est pas pour faire de l'auto-centrisme prommotionnel autour de mes sites que je prends ma plume électronique, mais plutôt pour vous parler d'autres espaces internétiques qui mettent à disposition quantité de ressources, chacun avec ses affinités, ses approches et parfois ses partis-pris, mais il en faut bien pour éviter la pensée sonore commune.

Tous les sites dont je vais parler étant, pour moi, d'égal intérêt, ils seront présentés sans distinction de marque aucune, par ordre alphabétique.

Commençons par
Artesonoro/Mediateletipos, un site espagnol, donc rédigé en espagnol. Mais qu'importe la langue, la ressource est riche, diversifiée, ouverte sur des pratiques musicales expérimentales, des labels culottés, des approches plasticiennes, des radios expérimentales, de la création numérique.
Aussi, même si vous ne maîtrisez pas la langue d'Albeniz, vous y trouverez son à votre oreille, et arriverez assez bien çà comprendre le sens des articles présentés.
Autant de bonnes raisons pour aller déambuler dans un site
très richement fourni en textes, sons et images.

Changement d'univers avec le site des
Chercheurs de sons concocté et animé par Gérard Nicollet. Ce bibliothécaire musical, rédacteur participatif à la revue des musiques libres et inventives Octopus, a une passion qu'il partage via son site : La lutherie expérimentale. Ou peut-être même devrions-nous dire les lutheries expérimentales tant les pratiques sont nombreuses et diversifiées. Prolongeant un très beau livre au titre éponyme, le site nous emmène sur les chemins de la découverte des fabricants d'instruments, d'objets, de sculptures sonores, bricophonistes de génie, récupérateurs de tous crin, experts des interfaces électroniques, détourneurs de jeux sonores, tout un monde de géo-trouve-tout  qui s'ouvre à nos yeux et à nos oreilles. Du circuit bending à l'art brut, du roseau (pensant ?) au PVC, de la petite mécanique qui tient dans la main au gigantesque orgue à feu de Michel Moglia en passant par les pianos cocktails, jouets, joueurs de larsen, il y en a pour tous les goûts.
Plongez jusqu'aux deux oreilles dans l'univers parfois délirant mais incroyablement vivace de la lutherie expérimentale.

Autre lieu, autre style, autre navigation.
Hétérophonies est un chapitre intéractif du site Synesthésie. Ce dernier, consacré à l'art actuel en réseau, consacre donc un numéro spécial dédié aux arts sonores, où théories, repères et histoires constituent un fond réflexif d'une grande richesse. De la techno à Jean-Claude Risset en passant par Russolo, des liens et des bibliographies, des exemples à ouïr, l'hétérophonie porte ici bien son nom.

Allons voir, et entendre à nouveau du côté des chercheurs d'instruments.
Odd Music est une véritable mine d'or. Ce site traque les plus foldingues des bricoleurs bruitistes, ou bruiteurs post futuristes, des luthiers de l'impossible, des ingénieux du son fabriqué de toute pièces... Bois, métal, vent, électronique, PVC, la lutherie fait feu de tout bois pour créer l'instrument-interface dédié à l'inouï dans toute sa splendeur. Partez sans a priori à la découverte des Bikophones, Harpguitares, saxophones de bambou et autres kalimba électroniques.

Encore un site on ne peut mieux documenté que celui des
Ressources sur la musique électroacoustique de Pierre Couprie. Près de 500 références à ce jour, classées thématiquement, présentent tous les aspects de la musique électroacoustique. Cette pratique étant envisagée dans des domaines qui élargissent la simple approche du concert ou de l'oeuvre sur support électroacoustique en englobant la création radiophonique, la vidéo, la recherche en lutherie électronique, les installations...

Autre bible des musiques électroniques, au sens large du terme :
Sohnors. Ici, vous attendent une ample et belle moisson d'histoires du sonore, des agendas, des liens, des ressources autour des courants électroniques, électrocoustiques, expérimentaux, des teritoires de la recherche sonore, de l'improvisation.
Pour  élargir l'espace culturel (vital) de nos oreilles.

Et la poésie sonore n'est pas en reste. Le site
Tapin Boxon, l'intitulé en dit long sur leurs intentions, initié par un collectif de poètes sonores trublions, lyonnais, et de surcroit néo dada dans l'âme, propose un parcours des plus intéressant parmi les nombreux "styles" de la poésie sonore, poésie-action, poésie visuelle... Des écrits, une collections de poèmes sonores  à écouter, visuels à ...voir, de la poésie racolleuse, et comme dirait charles Pennequin (illustre poète sonore de son état), "tu lis Boxon, tu meure moins con..."

Vibrö fait egalement partie de ses sites ressources incontournables pour appréhender les arts sonores tous azimut. Il en dresse, selon sa propre expression, un panorama au travers de pages d'artistes, de documentations et de chroniques. Espace collaboratif, il traite de façon pertinente les différents courants sonores actuels, présente des labels "rafraîchissants", des artistes oeuvrant tant dans la création audio que plastique.
Ce site est en fait l'émanation d'une association
Double entendre, qui oeuvre très efficacement pour les arts sonores en diffusant des disques d'artistes, des textes, des émissions radiophoniques, en programmant des manifestations sonores...
Saluons là une association des plus militante et active dans le paysage français des arts sonores.

Et enfin, pour finir ce petit tour, non exhaustif, de sites ressources, présentons
Urzhiata, qui n'est pas en fait dédié aux seuls arts sonores, mais plutôt à l'ensemble de ce que l'on nome aujourd'hui les arts numériques. Cependant, ce site foisonne de données concernant des artistes sonores, des interfaces de tous poil, des logiciels, des nouvelles tendances entre électro-dance, musique expérimentale et net-art. Le visuel et le contenu de ce site en font un lieu à part, un espace où aller chercher, hors des sentiers battus, l'information qui nous amusera, nous étonnera, nous donnera envie d'en savoir plus sur ces espaces de créations numériques contemporaines, en perpétuelle mouvance.


NB : j'aurais pus également vous parler de L'espace des arts sonnants mais... Suis-bête, nous y sommes !













Tag(s) : #REFLEX'SONS